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L’ALCHIMIE : LA TRANSMUTATION UNIVERSELLE OMNIPRESENTE AU CŒUR DE L’EXISTENCE

L’alchimie, longtemps réduite à la transmutation du plomb en or, révèle un langage universel, où chaque action humaine, chaque processus individuel ou universel, reflète une phase du grand œuvre. La nigredo (œuvre au noir), l’albedo (œuvre au blanc) et la rubedo (œuvre au rouge) traduisent symboliquement le cheminement de transformation et d’accomplissement. Carl Gustav Jung, dans ses études sur la psychologie analytique, interprète ces phases comme un miroir du processus d’individuation, où l’ombre, la purification et la plénitude conduisent à l’unité intérieure.

Chaque acte humain s’inscrit dans ce schéma alchimique : une décision difficile reflète la nigredo, une réflexion constructive l’albedo, et l’action alignée avec l’être profond, la rubedo. Cette symbolique s’étend au cosmos, où chaque élément participe à une danse perpétuelle de dissolution et de renaissance, mais également à chacune de nos actions.

L’histoire de l’alchimie dépasse les limites des laboratoires médiévaux. Depuis l’Égypte ancienne, avec la notion de khemia (la terre noire), jusqu’aux philosophes hermétiques de la Renaissance, l’alchimie s’impose comme une science de la transformation universelle. Des textes comme Le Mutus Liber ou les écrits de Nicolas Flamel évoquent une quête qui transcende la matière pour toucher l’âme humaine.

Les maîtres alchimistes, tels que Paracelse ou Basile Valentin, voyaient l’univers comme un macrocosme reflété dans le microcosme de l’homme. Cette vision holistique trouve un écho dans les recherches modernes, où la biologie morphogénétique et les champs de résonance morphique, théorisés par Rupert Sheldrake, prolongent l’intuition alchimique : chaque structure vivante porte en elle une mémoire collective et évolutive.

L’alchimie dépasse ainsi les limites du laboratoire pour imprégner chaque facette de l’existence. La vie professionnelle, les relations sentimentales, ou les quêtes personnelles suivent les trois phases de la transmutation. Un projet difficile amorce une phase de dissolution (nigredo), suivie d’une période de clarification et de structuration (albedo), avant de s’épanouir en un accomplissement concret (rubedo).

Ces phases, loin de se limiter à des processus psychologiques, traduisent un principe universel d’évolution. Gaston Bachelard, dans La Formation de l’esprit scientifique, relie cette dynamique à une pédagogie du devenir, où chaque échec et chaque transformation élèvent l’individu vers une conscience élargie.

La transmutation alchimique éclaire notre rapport au temps. Chaque événement, chaque expérience, inscrit l’individu dans un flux temporel où les transformations passées nourrissent les métamorphoses futures. Edmund Husserl, dans sa phénoménologie, explore cette dynamique, où l’expérience vécue intègre passé, présent et anticipation dans une unité consciente.

L’intégration dans notre raisonnement des principes de résonance morphique et morphogénétique renforce cette compréhension. Les champs morphiques guident l’organisation des systèmes biologiques et sociaux, reflétant un processus alchimique permanent à l’échelle universelle. L’évolution des espèces, les structures culturelles ou les relations humaines témoignent d’une dynamique collective de transmutation.

En associant la philosophie hermétique aux découvertes modernes, une nouvelle vision émerge : chaque être vivant, chaque fragment de l’univers, participe à une conscience créatrice originelle. Teilhard de Chardin, dans Le Phénomène humain, décrit cette dynamique comme une montée vers le point Oméga, où matière et esprit s’unissent dans une évolution universelle.

L’alchimie, dans ce cadre, devient un outil pour comprendre la création et l’évolution. Chaque chaque individu porte en lui un fragment de conscience universelle créatrice et donc une capacité à co-créer et à transformer, non seulement sa réalité personnelle, mais aussi les structures collectives et cosmiques avec lesquelles il interagit volontairement ou involontairement. Ce principe résonne dans les enseignements ésotériques, où la lumière intérieure reflète l’ordre universel.

Ainsi, l’alchimie, bien loin de se limiter à la transmutation matérielle ou à une quête spirituelle isolée, se manifeste dans chaque acte, chaque pensée, chaque relation. En comprenant les principes alchimiques et leurs liens avec la résonance morphique, la morphogenèse et la conscience originelle créatrice, l’humanité découvre sa place et sa fonction dans l’univers.

Chaque transformation personnelle participe à un grand œuvre collectif, où la transmutation individuelle nourrit l’évolution universelle. Ainsi, l’alchimie s’impose comme un langage intemporel, un pont entre la matière et l’esprit, entre le passé et l’avenir, entre l’individu et le cosmos.

Afin de construire un modèle de pensée libérée et créatrice, chacun devrait commencer par apprendre et étudier l'alchimie. A défaut, il demeure au rang d'un automate plus ou moins formaté.

Hic et Nunc.


Francis Stuck



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Denis
Dec 22, 2024
Rated 4 out of 5 stars.

Salut et F,

Merci de tes partages, enseignements et lumières.

3B,

Denis.


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