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Aux sources

du Rite Egyptien

Notices biographiques de quelques Frères aînés

 

Naples, quelques destins entrecroisés

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1. Raimondo di SANGRO, 7e Prince di SANSEVERO

Né le 30 juin 1710. Il étudie à l’École Jésuite de Rome jusqu’à 20 ans, âge auquel, à la mort de son grand père, il hérite du titre. D’une culture supérieure, parlant de nombreuses langues, dont l’arabe et l’hébreu, c’est un inventeur, un chimiste philosophe, et un expert en art militaire. Il se distingue à la bataille de Velletri, contre l’Au­triche, en 1744. Il est membre de l’ « Accademia de Ravvivati » et de l’ « Accademia della Crusca ». Ecri­vain et éditeur, de l’imprimerie des caves de son palais, sortiront des livres ésotériques comme Le Comte de Gabalis (de Montfaucon de Villars), Les voyages de Cirus (de Michel de Ramsay) aussi bien que son traité de l’emploi de l’infanterie, très prisé par Frédéric II de Prusse. En 1744, il est initié Franc-Maçon. Il fonde une Loge, « Rosa d’Ordine Magno », anagramme de son nom. En quelques années, il devient Grand Maître de toutes les Loges napolitaines. C’est l’époque de découvertes archéologiques majeures : Pompéi, Herculanum, Paestum, qui font coïncider un renouveau des valeurs antiques avec les idéaux moraux et démocratiques de la Maçonnerie.

Cette même année, il commence les travaux de reconstruction de la chapelle familiale, Santa Maria della Pietà, dont il fera un édifice extraordinaire par la magnificence de sa décoration et l’étrangeté de la statuaire qui l’ornemente. Il sélectionne personnel­lement les matériaux, suggère les techniques et le sens symbolique des pièces maîtresses, dont on estime qu’elles évoquent des mes­sages maçonniques cryptés. Les deux « machines anatomiques » de la crypte restent un mystère : ce sont des squelettes humains en­tourés de la totalité de leur réseau vasculaire métallisé. La tech­nique d’obtention en demeure inconnue.

Le Chevalier Luigi d’Aquino fut membre d’une des Loges de la juridiction du Prince, et Cagliostro a proclamé que ses connais­sances alchimiques lui avaient été enseignées à Naples, par « un Prince qui avait une grande passion pour la chimie ». Il semble probable, étant donné l’existence de traditions hermétiques et occultes anciennes, conservées dans ces milieux princiers, que le système des Arcana Arcanorum dit « Échelle de Naples » ait bien été transmis dans ce milieu au « Grand Cophte ». On notera aussi que le Baron Louis de Tschoudy, maçon et alchimiste de haut vol, fut officier dans le régiment de Gardes Suisses commandé par l’oncle de Raimondo di Sangro et fut un ami de ce dernier.

A partir de 1751, la pression de l’Église s’accentue et suite à l’excommunication des Franc-Maçons par Benoit XIV, le roi Charles III se voit contraint de fermer les Loges napolitaines et de bannir la Franc-Maçonnerie. Convaincu qu’il s’agissait de l’unique moyen de sauver les Frères de plus graves poursuites, le Prince abjura et fournit au Roi les rôles des Loges Maçonniques, espérant pour eux seulement une réprimande et non pas une condamna­tion, ce qui lui valut néanmoins une sorte de damnatio memoriae de leur part.

Il mourut à Naples le 22 Mars 1771, laissant derrière lui nombre d’inventions de chimie et d’ingénierie.

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2. Chevalier Luigi d’AQUINO

Luigi d’Aquino, naquit à Naples le 22 juin 1739. Il était fils du 8e Prince de Caramanico, Duc de Casoli, Grand Chambellan de l’Empereur Charles VI. D’un caractère rebelle, il vit une jeunesse libertaire, et ne développe pas ses dons pour les mathématiques et la chimie. Il s’intéresse tôt à la Franc-Maçonnerie, par intérêt pour l’hermétisme. Vers 1763, il adhère à une Loge affiliée à l « Mère Loge écossaise de Marseille » (relations documentées dès 1750), également en relations épistolaires avec la Loge hollandaise « la Bien-Aimée ». Sa Loge, au titre distinctif de « La Stella » travaillait selon « la méthode [du Rite] de Clermont », qui le premier introdui­sit la légende maçonnique templière, se posant ainsi en précurseur de la Stricte Observance Templière allemande de Von Hundt.

Prié de s’éloigner pour éviter la prison, probablement suite à un duel, il entre dans l’Ordre de Malte, le 30 mars 1765. Au début de 1766, il s’embarque sur un navire français pour Malte et ren­contre Joseph Balsamo à l’escale de Palerme. Ils nouent une étroite amitié, qui durera jusqu’à la mort de d’Aquino. Logés dans le palais du Grand Maître, Pinto de Fonseca, ils fréquentent le laboratoire de l’Ordre. Ils rentrent à Naples sept mois plus tard, et doivent s’enfuir en avril 1767, pour appartenance maçonnique et tendances adverses à la politique du roi Bourbon, Ferdinand IV.

Cagliostro s’enfuit et d’Aquino part à Rome. Les deux hommes s’y retrouveront, et Cagliostro s’y marie en 1768 à une gouver­nante de l’entourage de Luigi, Lorenza Feliciani.

En 1771, Luigi retourne à Naples, et en 1777, il accepte une transaction dans le procès contre son frère aîné, pour l’héritage des deux majorats familiaux, se soldant par l’obtention d’une rente annuelle de 6000 ducats. Il fréquente à nouveau la Maçonnerie, la Loge « la Perfetta Unione », atelier à peu près libre de toute in­fluence extérieure, pratiquant une rituélie typiquement italique, à caractère égypto-templier, affiliée à l’Obédience de Vincenzo di Sangro, fils de Raimondo di Sangro, 7e Prince de San Severo. En 1773 et 1774, les deux amis alternent des séjours à Naples et à Malte. En 1775, les persécutions reprennent (« Pragmatique anti­maçonnique » papale du 12 septembre 1775). D’Aquino s’enfuit de Naples, Cagliostro et Lorenza se réfugient à Marseille, où il est accueilli par les maçons qui le considèrent « dépositaire des secrets des pyramides » (il ne recevra en fait la lumière maçonnique qu’en avril 1776, à Londres, à l’ « Esperance Lodge »). Les traditions an­tiques, alexandrines et alchimiques, furent sûrement transmises à Cagliostro par le chevalier de Malte, dignitaire de la « Perfetta Unione » et ne proviennent sans doute pas de mythiques voyages en terres exotiques. La mention du mystérieux « Althotas », per­sonnage grec ou arménien, fruit de l’imagination de Cagliostro, visait à accréditer une initiation aux « mystères orientaux », mais en fait, ce nom est composé de Thot, et des syllabes AL et AS, qui, lues cabalistiquement donnent SALA, messager, donc « Envoyé de Thot ».

En 1776, Luigi se réfugie à Malte, sous la protection de l’Ordre. Début 1782, on le retrouve à Strasbourg, où il accrédite Cagliostro auprès des notables et des Frères de la « Mère Loge de la Candeur ». En juin 1783, Cagliostro se précipite à Naples pour revoir Luigi d’Aquino, gravement malade, qui le prie de venir. Son maître et ami décède le 22 septembre 1783, à 44 ans. Dès lors, Cagliostro, probablement missionné, entreprend son oeuvre d’apostolat et d’enseignement, devenant le « Grand Cophte ».

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3. Giuseppe BALSAMO, dit Alessandro, Comte de CAGLIOSTRO

Né à Palerme le 2 juin 1743, dans une humble famille, il prit l’habit des frères de la Miséricorde, fut infirmier puis médecin. Il fut chassé de sa communauté pour indélicatesses. Il quitta sa patrie et sa légende veut qu’il parcourût sous des noms différents la Grèce, l’Égypte, l’Arabie, la Perse. Le propre récit de sa vie affirme qu’il ne connut point ses parents et fut recueilli par son mentor, le Sage Althotas, et, qu’avec lui, il parcourut l’Orient et vécut un temps à la Mecque. Là gît le mystère historique, celui de deux personnages différents, ou de la même personne présentant deux faces dissemblables. On ne saurait donc décider s’il fut d’abord formé en Orient, ou dans les milieux mal­tais et napolitain. En tout état de cause, en route vers Malte, il rencontra le Chevalier d’Aquino qu’il retrouvera ensuite, à Rome, Naples et Strasbourg. Celui-ci l’introduisit dans le milieu des her­métistes napolitains, et lui transmit avec d’autres, des secrets al­chimiques et médicinaux, ce qui permit à Cagliostro de se faire une grande réputation par des cures merveilleuses. Il recevra la lumière maçonnique à Londres, en avril 1776, à l’ « Espérance Lodge ».

Arrivé en France en 1780, il se fixe pendant quelque temps à Strasbourg, où il est reçu avec enthousiasme, puis vient à Paris où il n’excite pas moins d’admiration, et reste quelque temps à la mode dans la haute société. Il se présentait au public aristocratique en thaumaturge et en initié, sous le patronage d’un grand seigneur, le cardinal de Rohan. Cagliostro se prétendait le disciple du comte de Saint-Germain, aventurier mystérieux, qui, à Versailles, où il avait brillé vers 1750-1760, s’était déclaré immortel. Cagliostro vendait fort cher différents élixirs, des pilules, une eau de jou­vence, faisait des séances de magie et prétendait avoir le pouvoir de faire apparaître les morts.

Il importa en France la Franc-Maçonnerie dite égyptienne dont le conseiller au Parlement Jean-Jacques Duval d’Eprémesnil et ses amis spéculateurs furent les zélateurs intéressés. Son succès prodi­gieux s’explique par son charisme, parce que la Franc-Maçonnerie était à la mode, et parce qu’il enseignait le chemin de l’initiation réelle par la voie des purifications et des expériences de théurgie, réalisant des invocations d’esprits, mettant ses élèves en contact avec des réalités supérieures. En 1785, sa carrière fut brisée par l’escroquerie connue sous le nom d’affaire du collier de la reine dans laquelle il se trouva entraîné par le cardinal de Rohan. Incarcéré à la Bastille, mais, soutenu par Jean-Jacques Duval d’Epré­mesnil et défendu par le brillant avocat Jean-Charles Thilorier, il fut reconnu innocent, mais on l’expulsa de France en 1786. Il se retira en Angleterre, puis passa en Suisse et enfin en Italie. Il erra dans diverses villes, se risqua à Rome où il fut arrêté par la Sainte Inquisition en 1789 comme suspect de pratiquer la franc-maçonnerie.

Jugé et condamné à la peine de mort, en 1791, par la justice pontifi­cale, sa peine fut commuée en prison perpétuelle ; il fut incarcéré dans des conditions terribles jusqu’à sa mort, en 1795, à la forteresse de Rocca di San Leo, près d’Urbino.

Il nous reste de lui une œuvre essentielle, les fondements her­métiques des Rites Égyptiens, basés sur la conjugaison de pra­tiques alchimiques et de théurgie angélique.

Son rituel de la Franc-Maçonnerie Égyptienne en témoigne, ainsi que les méthodes de régénération physique et spirituelle pro­posées dans ses « quarantaines ». Son dernier legs, ou celui du mi­lieu hermétique napolitain qui l’avait formé, beaucoup plus secret, a été recueilli dans les Arcana Arcanorum de la ligne de Misraïm des Frères Gaborria, Joly et Garcia. Ces secrets sont la clé ouvrant sur des modes d’évolution supé ieurs.

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4. Léopold-Georges, Comte de SAINT-GERMAIN, Prince RAKOCZY

Le Rose+Croix, l’Adepte par excellence.

Ses origines sont longtemps demeurées un épais mystère. Des recherches contemporaines, dans des archives allemandes, ont permis d’avancer qu’il était probablement né le 28 mai 1696 à Kis­Tapolcsany (Hongrie).

Ce « noble voyageur » traversa le Siècle des Lumières sous plu­sieurs identités :

Marquis de Montferrat, Marquis de Belmar, Cheva­lier Schoening, Comte Solti­kof, Comte Tsarogy, Comte de Surmont, enfin et surtout Comte de Welldone et Comte de Saint Germain.

Selon la thèse la plus vrai­semblable, il serait Léopold-Georges, prince Rakoczy, marquis de San Germano, fils de François Léopold, prince Rakoczy et du Saint-Empire et de Charlotte Amélie de Hesse-Rheinfeld.

Il fit son apparition en Allemagne. Présenté au roi Louis XV et à Madame de Pompadour par le maréchal de Belle-Isle en 1750, il devint un agent diplomatique secret de Louis XV et jouissait d’une grande faveur auprès du Roi. Il étonnait la Cour par sa prodigieuse mémoire, affirmait être immortel grâce à un élixir de longue vie, et opéra des transmutations alchimiques dans le laboratoire qu’il s’aménagea au château de Chambord, dans une aile qui lui fut prêtée par le Roi. Suite à une cabale montée contre lui, il dut quitter la France en 1760.

Il est réputé être décédé le 27 février 1784 à Eckernfoerde, près d’Altona, région de Hambourg, au château de son ami proche, le Landgrave Karl de Hesse-Cassel. Initié en Allemagne, tout comme le Landgrave, il fut membre de la Stricte Obser­vance Templière allemande.

Rappelons que Karl de Hesse-Cassel était membre du Syné­drion de l’Ordre des Chevaliers Asiatiques, société secrète illumi­niste, dont une des doctrines était la « rotation des âmes », c’est-à-dire la doctrine des incarnations successives en vue du perfection­nement, et dont les pratiques opératives étaient fondées sur la théurgie.

Il participa, avec Saint-Germain, aux convents maçonniques européens de Paris et de Wilhelmsbad (1782).

Le Comte est également réputé être l’initiateur de Cagliostro et de sa femme Sérafina à certains rites.

Le mystère de sa disparition plane encore du fait que le Comte, selon certains témoignages, serait intervenu auprès de la Reine Marie-Antoinette, peu avant la Révolution, pour l’inciter à influen­cer le gouvernement royal à entreprendre d’indispensables ré­formes pour éviter la tourmente à venir. On sait ce qu’il en fut.

On lui attribue le texte et les illustrations de La Très Sainte Trinosophie, ouvrage hermético-alchimique de style égyp­tianisé qui présente des rapports certains avec les rituels égyptiens de Cagliostro.

Un autre document fort rare, le Livre Triangulaire, docu­ment crypté de haute magie cérémonielle, lui est également attri­bué, avec beaucoup plus de probabilité.

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5. Louis Théodore-Henry, baron de TSCHOUDY

Dit le chevalier de LUSSY, Comte de PUTELANGE, fils du Conseiller de Tschoudy, Chevalier d’honneur au parlement de Metz.

Né le 21 août 1727 à Metz, il fut avocat, et, comme son père, Conseiller au Parlement de Metz et, par ailleurs, Vénérable de la Loge Ancienne de Metz. Militaire dans le régiment de gardes suisses commandé par l’oncle du Prince Raimondo di Sangro, et ami de ce dernier, il ouvrit, sous sa Grande Maîtrise, une Loge napolitaine dont il fut le premier Vénérable. En réponse à la constitution « Providas » du pape Benoit XIV (18 mai 1751), reprenant intégralement la bulle « in Eminenti » (Clément XII, 1738) excommuniant les Franc-Maçons, il publie à La Haye deux pamphlets. Malgré son pseudonyme, Tschoudy est découvert et emprisonné à Naples. Son oncle, Maréchal, le fait évader et il s’exile en Hollande.

Au cours de ses voyages, il fut Maître de la Loge de la Hol­lande à La Haye, Grand Maître des Sept Provinces, Maître de la Loge de la Russie à Saint-Pétersbourg. Il occupa le poste de Gou­verneur des pages de l’impératrice Elisabeth de Russie en 1755.

De retour en France, il devint Conseiller au parlement de Metz et Vénérable de la Loge Ancienne de la ville. Affilié au Conseil des Chevaliers d’Orient en 1765. Auteur des rituels du « Conseil Su­prême des Princes Maçons », ledit Conseil affirmant que l’initiation maçonnique remontait aux anciens égyptiens.

Il écrivit en 1766 le célèbre ouvrage L’Étoile Flamboyante in­terprétatif de la Maçonnerie hermétique. On lui doit aussi un sys­tème complet de grades alchimiques comportant de remarquables instructions pour le Grand Œuvre, dont certains degrés, tels le « Chevalier de l’Iris », le « Chevalier du Phénix », ou le « Commandeur des astres », se rencontrent dans les échelles de Memphis ou de Misraïm. Certains d’entre eux reproduisent presque des pas­sages d’ouvrages comme La Nouvelle Lumière Chymique d’adeptes connus comme le Cosmopolite.

Dans la dernière partie de sa vie, il se partage entre Metz et Pa­ris, étant Vénérable de la Loge « Saint Etienne » de Metz, Président de la Loge Provinciale des Trois Évêchés, Chef du Collège de Saint André d’Écosse, et Commandeur du Chapitre des Chevaliers de Palestine.

Il meurt à Paris le 25 Mai 1769 à 42 ans.

Par JPP

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Autres grandes figures hermétiques

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6. Dom Antoine Joseph PERNETY

Né le 23 février 1716 à Roanne. C’est en 1732 qu’il devient Bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur, à Saint Germain des Prés. Il fut initié par la Loge « Saint-Jean de Jérusalem », à Paris. Puis on le retrouve aumônier de l’expédition maritime de Bougainville de 1763. Persécuté par les jésuites, il se réfugie en Prusse, où le roi Frédéric Il le nomme conservateur de la Bibliothèque de Berlin, et il de­vient membre de l’Académie Royale des Sciences et Belles-lettres de Prusse et de celle de Florence, traduisant, entre autres des oeuvres de Swedenborg. Il quitte alors l’ordre de Saint-Benoît et retourne à l’état laïc. A Berlin, Pernety pratiqua une forme de magie égypto-hermétique, basée sur une magie astrale et talis­manique, dans les cercles de l’aristocratie prussienne, pour le compte de laquelle il invoquait la puissance des anges et des esprits. Cagliostro le rencontra à Leipzig, avec d’autres diri­geants maçonniques, et il est plus que probable qu’ils oeuvrè­rent de concert.

De retour en France, il devint membre des Loges « Saint-Jean d’Avignon » et « Les Sectateurs de la Vertu », à l’Orient d’Avignon, où il établit six nouveaux grades. Il fonde là le groupe spirituel « L’Ordre de la Nouvelle Jérusalem », basé sur les idées d’Emma­nuel Swedenborg (1688-1772). Ce groupe est plus connu sous le nom des « Illuminés d’Avignon ».

Il décède en 1796 à Valence (Drôme)

Il a écrit de nombreux livres :

  • Manuel bénédictin (1755)

  • Dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure (1757)

  • Dictionnaire mytho-hermétique (1758) /li>

  • Fables égyptiennes et grecques (1758)

  • Journal historique d’un voyage (1765)

  • Mémoire sur les énigmes

  • La Connaissance de l’Homme moral par celle de l’Homme physique

  • Dissertation sur l’Amérique et les Américains

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7. François-Anne, Vicomte de CHEFDEBIEN d’ARMISSAN

Né le 13 mai 1718, Il est vicomte d’Armissan, co-seigneur de Narbonne. Capitaine d’infanterie au régiment de Piémont, il est chevalier de Saint-Louis et chef de division des canonniers gardes-côtes de Narbonne.

De Gabrielle de Solas, il a sept fils dont deux furent chevaliers de Malte. Avec six de ses fils, il fonde à Narbonne une loge dite « Les Philadelphes ».

Les patentes de constitution furent obtenues le 23 mars 1780, elles étaient signées par deux « supérieurs inconnus » : « le chevalier de la lance d’or » et « le chevalier de la cuirasse d’or », le 19 avril la Loge et ses quatre Chapitres étaient installés sous le titre de « Très révérende Loge de Saint-Jean, première Loge des free and accepted masons du Rite Primitif de France ».

Ce Rite se développa surtout grâce à l’activité de l’un de ses fils, François-Marie, Marquis de Chefdebien d’Armissan, 1753-1814, plus connu sous son nom d’Ordre : « Eques a Capite Galeato ».

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8. Les BÉDARRIDE

Les Frères Bédarride, Joseph, Marc et Michel sont les fonda­teurs du Rite de Misraïm.

Joseph, capitaine du train d’artillerie, est garde magasin des fourrages du royaume de Naples.

Marc est chef de bataillon, et se retrouve également comme garde magasin des fourrages, à Naples.

Michel, enfin, est inspecteur des vivres pour l’armée.

Ils sont tous trois initiés à la Loge de campagne de l’armée d’Italie, « la Candeur ».

Marc ouvrira ensuite plusieurs Loges, dont « Les Émules de Mars » à Paris, et « La Gloire Militaire » à La Rochelle.

Les trois frères implantent en France, en 1814, le Rite de Mi­sraïm : d’après Marc Bédarride, son Frère Michel aurait été reçu en 1810, à Naples, Grand Conservateur du Rite.

En 1814, ils créent à Paris un Grand Chapitre d’un Rite de « Misphraïm à 90 degrés ». Le 9 avril 1815, ils établissent à Paris le Suprême Grand Conseil Général du 90° degré pour la France, mais dont les degrés terminaux sont seulement kabbalistiques.

En mai 1815, le Rite est pratiqué dans la Respectable Loge « L’Arc en Ciel » à l’Orient de Paris.

Signalons qu’une deuxième ligne de transmission existe, rame­née d’Italie par les Frères joly, Gaborria et Garcia, qui pratique les Arcana Arcanorum antiques du Régime de Naples.

Par MCD

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Extrait de : Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm – Du fantasme à la réalité
MGS - Editions Agastya, 2010, p. 199-210.

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